Nous percevons tous le monde différemment, chacun à notre façon. Cette perception est emplie de nos filtres (nos conditionnements, nos croyances, nos protections, nos peurs, nos blessures…) et de notre Vérité.
Au fur et à mesure de notre existence, nous pouvons renforcer ces filtres et en créer de nouveaux, ou laisser la vie nous aider à nous en débarrasser, en répondant à ses invitations pour devenir de plus en plus transparents à notre propre vérité.
Parfois, nous avons l’impression de nous égarer, ou d’autres peuvent le penser. Mais peut-être est-ce simplement que nous avons besoin d’aller toucher ce conditionnement, cette croyance, cette limite, cette blessure pour pouvoir la percevoir et la libérer.
Cela demande de la patience, de la bienveillance, de la persévérance, de la douceur. Nous avons mis en place ces protections à un moment où nous considérions cela comme vital ou indispensable à notre santé mentale. Lorsque la vie nous remet face à cette protection, à des situations ou cette protection se réveille et agit à travers nous, elle peut surgir à notre conscience. Bien souvent, nous ne la voyons pas car nous ne sommes tout simplement pas prêts à la lâcher, cela n’est pas mûr en nous.
Lorsque ça l’est, notre mécanisme de protection nous devient insupportable et nous n’en voulons plus !
Nous avons alors besoin de nous sentir en sécurité pour aller la toucher et libérer notre esprit de la peur ancienne derrière cette protection qui n’a plus lieu d’être.
Plusieurs méthodes existent pour cela. Certaines d’entre elles proposent de laisser (re)vivre ces émotions dans un cadre sécurisé, seul ou accompagné. Nous laissons les émotions et sensations liées à notre blessure remonter et nous les accueillons, les observons, les laissons nous traverser, en conscience. Nous les libérons par des paroles, des baillements, des pleurs, des cris muets ou non, des mouvements du corps ritualisés ou non, la respiration, la conscience.
Attention : conscience ne veut pas dire analyse. Il peut être bon d’analyser pour comprendre. Mais la libération de la blessure a besoin de la conscience des énergies qui nous traversent, de la conscience de notre corps, de la conscience de nos émotions, plus que de la compréhension intellectuelle de ce qui a pu provoquer cette blessure. Ce n’est pas à notre intellect que nous parlons ici. D’ailleurs, nombre de personnes connaissent bien intellectuellement leurs blessures et parfois la situation originelle, sans pour autant en être libérées.
Souvent ces émotions refoulées continuent de nous habiter, d’habiter notre corps, jusqu’à ce qu’elles puissent enfin être entendues, accueillies et libérées. Il n’est pas forcément besoin de les exprimer haut et fort, simplement de les accueillir avec bienveillance, de les voir, de les écouter sans juger ni restreindre ou analyser.
Ainsi, le corps revit ces émotions, sensations, voire souvenirs, dans ce cadre sécurisé, accueillant et bienveillant… et le cerveau reptilien (celui qui nous met en alerte pour nous garder en vie), se rend compte que, justement, nous sommes toujours en vie ! Et que ce sentiment d’alerte est peut-être un peu exagéré… La protection n’a donc peut-être plus besoin d’être, ou peut du moins être revu à la baisse.
Parfois, il est bon d’aller voir l’enfant que nous étions et qui a mis ces protections en place, pour écouter ces émotions que nous avions à l’époque refoulés ou qui n’avaient pas été entendues, accueillis par celles et ceux qui nous sécurisaient. Nous pouvons alors l’écouter et lui offrir/nous offrir ce dont nous avons alors manqué ou cru manqué. Car le plus important ici n’est pas ce qui a été réellement vécu mais la façon dont nous l’avons perçu et mémorisé.
Il nous est alors possible de vivre plus facilement les choses différemment dans notre vie présente. Bien sûr, souvent nos conditionnements, croyances et protections ne sont pas liées à un événement mais ont été renforcées par plusieurs situations, encore une fois réelles ou perçues comme telles. Nous pouvons alors allez les débloquer au fur et à mesure, délicatement, même si certaines fois cela nous paraît bien superficiel, avec pour seul but “d’y aller”.
N’oubliez pas que vous allez voir un enfant blessé !
Allez donc le voir avec amour, bienveillance, douceur et en étant un pilier pour lui, qu’il puisse se sentir en sécurité pour s’exprimer et être “relevé”.
Pour aller plus loin
Voici des méthodes que j’aime à utiliser :
- l’écoute empathique, ou l’auto-empathie selon Carl Rogers
- la méthode de l’enfant intérieur, développée par Carl Gustav Jung (ils sont bons ces Carl !) et poursuivie par plusieurs thérapeutes “jungiens”
- l’écoute de mes émotions “tout simplement”, mais pas facile.
Je (ou des amis?) ferai sûrement d’autres articles pour parler de certaines méthodes plus en détail.
Et vous, quelles méthodes utilisez-vous?
Photos de Une : ©cchevarie/Pixabay