En ce moment, se tient le Sommet des Oasis, à l’initiative de Murielle Lekien, de l’Oasis des 3 Chênes – 1, située au Portugal.
Qu’est-ce qu’une Oasis ?
“Oasis” est le terme utilisé par Pierre Rabhi, qui a lancé en 1997 son Manifeste des Oasis en Tous Lieux. Il y déploie 16 “idées forces” – 2 :
- Mettre l’humain et la nature au cœur du développement.
- Recourir à la terre comme alternative pour un changement de vie.
- Développer les cultures vivrières pour l’autosuffisance alimentaire selon les principes de l’agroécologie (produire sans détruire).
- Être acteur du développement local.
- Établir une solidarité ville – campagne sur la base d’une fédération de tous ceux qui adhèrent aux valeurs que les Oasis veulent servir et promouvoir.
- Avoir un regard responsable sur nos besoins et nos modes de consommations. Adopter la sobriété de vie comme valeur de bien-être.
- Recréer le lien social authentique par l’écourte, le partage et la solidarité.
- Privilégier les échanges de proximité dans une démarche d’autonomie (système ouvert) et non pas d’autarcie (système fermé).
- Dans une Oasis chaque personne est créatrice et responsable de son activité économique et financière.
- Encourager les péréquations financières fondées sur la régulation des ressources.
- Favoriser la pluriactivité des personnes à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Oasis.
- Repenser l’accès à la propriété, son usage et sa pérennité.
- Promouvoir un habitat écologique à faible coût.
- Privilégier un habitat de proximité qui respecte la vie privée de chacun.
- Se souvenir qu’avant d’être un refuge, l’Oasis est à construire.
- Unir les Oasis dans une dynamique de réseau, régionale, nationale, internationale.
Cela rejoint sur plusieurs points clés les différents éco-lieux, éco-hameaux et lieux de vie en communauté qui ont fleuri tout au long du siècle dernier. En effet, plusieurs communautés ont existé bien avant ce manifeste, nées du mouvement hippie, de communautés spirituelles, de communautés écologistes, du modèle d’Auroville en Inde, de Findhorn en Écosse, des ZAD, et j’en passe. Mais Pierre Rabhi et le mouvement des Colibris les ont mis en lumière et démocratisés par ce concept d’Oasis… Que chacun peut vivre à sa façon.
En cela, le Sommet des Oasis permet de percevoir la diversité des expériences, par les différents intervenants. Je le suis depuis plusieurs jours et au plus je regarde les interviews, au plus je me dis que les retours d’expériences sont bien plus vastes que la thématique de création d’un éco-hameau. En effet, il y est question du vivre ensemble, de montage de projet collectif, de résilience alimentaire, de respect de la nature et du lieu de vie, de connaissance de soi, d’alternatives monétaires, de permaculture, de développement économique et sociétal, etc. Et on voit aussi parmi les interviewés des profils, des personnalités très différentes les unes des autres, qui partagent leurs expériences et leurs savoirs avec humilité et simplicité. Au cas où ça ne se verrait pas… j’ai adoré ! Merci à eux 😉
Et je vous encourage à aller voir les dernières interviews et/ou acheter le pack qui vous permet de les visionner en illimité, avec en plus des vidéos inédites (non, je ne suis pas sponsorisée ! ;)).
Il y a également tous les soirs des lives sur la chaîne Youtube de l’Oasis des 3 Chênes, avec différents intervenants (les liens sont dans les sources en fin d’article).
Pourquoi vivre dans ce genre de lieu ?
C’est LA question à se poser. Et chacun y répondra à sa manière. Il n’y a pas de « bonne » réponse, ni de mauvaise… Quoique.
Il ne faut pas oublier que ce type d’habitats propose une expérience de vie en communauté. Le curseur entre intimité et vie de groupe, entre propriété individuelle et propriété collective est différent selon les lieux ; et il est important que chacun sache ce qu’il est prêt à vivre.
Quelqu’un qui préfère rester seul chez lui/elle, avoir son jardin où personne d’autre ne travaille, pouvoir accéder à la grange quand ça lui chante, et chanter à tue-tête à 4h du matin… aura des difficultés à vivre dans un éco-lieu avec quelqu’un qui préfère vivre dans une maison partagée, avec des horaires d’accès à l’étable, le potager en collectif et a besoin de calme la nuit. Mais là encore, c’est possible ! Il suffit de bien définir les choses au départ et de prévoir des lieux de vie plus individuels et d’autres plus collectifs, correspondant aux besoins de chacun. C’est ça qui est génial quand on crée soi-même les choses : on peut les créer comme on veut !
Personnellement, je sais que ce n’est pas (encore) dans mon optique. J’ai un projet plus individuel, même s’il peut avoir une dimension collective… C’est assez difficile à expliquer, car pour l’instant je n’ai rien vu d’existant y ressemblant… Il ne me reste qu’à le créer !
Ça vous intéresse ?
Je ne suis pas une spécialiste de la question, mais je peux vous donner quelques pistes pour vous renseigner. Voici les notes et d’autres pistes :
- L’Oasis des 3 Chênes : site et chaîne Youtube ; ainsi que le site dédié au Sommet des Oasis.
- Liste issue du site https://www.passerelleco.info
- Le projet Oasis des Colibris où vous pourrez trouver une carte des Oasis et lieux associés, des conseils, des contacts…
- Le site officiel d’Auroville en Inde.
De plus, de nombreuses Oasis et éco-villages ouvrent leurs portes lors de stages, de séjours découvertes, de visites, etc. et sont heureux de partager leurs expériences et mode de vie 😉
N’hésitez pas à mettre en commentaires d’autres liens pour aider ceux que ça intéresse dans leurs recherches 😉
Photo d’illustration : @chezbeate, Pixabay