En tant que défenseuse du bio, de la spiritualité, des médecines douces, de la protection contre les ondes, etc. j’ai l’impression que je dois toujours m’excuser pour les arnaques de certains, les non-compréhensions d’autres, et que je dois tout connaître sur tous ces sujets et tous les autres, pour en parler. Du genre « On a entendu que certains faisaient n’importe quoi, du coup, le bio c’est bidon/pas mieux »…
Et hop, je fais un petit cours sur la responsabilité du consommateur, d’être moins ‘con-‘ et plus ‘mateur’ de ce qu’il achète en faisant ses propres recherches. Parce que oui, certains mentent et abusent. Mais pas tous ! Surtout si vous allez chez les petits producteurs locaux. Et parfois, il y a des manquements, mais ce n’est pas obligatoirement de la mauvaise foi. Personne n’est parfait. Vous ne l’êtes pas, ne demandez pas à l’autre de l’être ! (je m’inclus dedans quand je parle ;))

Dans notre société, c’est encore plus risqué de prôner des belles valeurs que des mauvaises ou de dire « je ne me mouille pas ».

Qui n’a pas vu le bio se faire attaquer parce que certains ne jouent pas le jeu et font encore et toujours passer leur profit au premier plan ? Ou un artiste, un auteur, un thérapeute, ou une personne ‘lambda’, qui s’est fait démolir tout son travail et sa réputation, parce qu’il/elle a fait une erreur ? Ou qu’il/elle a été confronté à une personne socialement influente à laquelle elle n’a pas su répondre ou voulu entrer dans son jeu ? Et là, je pense à tous ces thérapeutes en médecine douce qui n’ont pas su ‘sauver’ des cas de maladies ‘désespérées’, ces rebouteux qui sont pointés du doigt à chaque problème car ne les réglant pas tous, ces gens qui parlent de spiritualité et qu’on traite de gourou parce que d’autres ont suivi à la lettre ce qu’ils avaient dit sans réfléchir, ces gens accusés de délits ou crimes, et innocentés par la suite, mais qui restent coupables dans la tête des gens, car « il n’y a pas de fumée sans feu ». Sans compter les lanceurs d’alerte rabroués parce que leur vie n’est pas parfaite ou ne qu’ils ne s’intéressent pas à d’autres sujets dangereux.

J’ai été interpelé par cela dernièrement, car je me suis intéressée à une association prônant de belles valeurs et ayant l’air de faire avancer les choses dans le sens du bio. Comme souvent, j’ai donc fait ma petite enquête sur le net et autour de moi, pour m’en faire une idée plus précise. Et là, je tombe sur un article « dénonçant les coulisses », basé sur des témoignages d’anciens bénévoles. Du coup, déception. Ils ne sont pas si bien que ça… Euh… Attends, c’est quoi ce site sur lequel j’ai trouvé ça ? Ah… un ‘pro-pesticide’… Bon, ça ne veut pas dire que l’article est mensonger, mais peut-être est-il habilement orienté ?
Et quand bien même. Est-ce parce que cette asso prône le bio et les valeurs humaines que ceux qui la composent ne peuvent pas faire d’erreur? Que tous les membres doivent être irréprochables, parfaits, ne jamais dire un mot plus haut que l’autre, vivre dans une parfaite entente, tout le monde il est beau tout le monde il est gentil ce sont des dieux ?

Non ! Nous sommes humains ! Et par définition, nous ne sommes pas parfaits. Même si nous voulons avancer vers un monde plus juste, plus fraternel, plus éthique, nous ne sommes pas parfaits pour autant. Nous faisons des erreurs, avons des difficultés à surmonter des épreuves, rencontrons des problèmes relationnels, ne savons pas toujours maîtriser nos émotions, avons des conditionnements, des préjugés, n’avons pas toujours la répartie juste, nous énervons, agissons parfois sans réfléchir et de façon contraire à nos valeurs… Comme tout le monde ! Et nous nous remettons en question, apprenons de nos erreurs, et essayons de ne plus les faire… Comme tout le monde (enfin, j’espère).

Nous avons le droit de faire des erreurs, nous avons le droit de nous tromper, et de parfois dire des conneries. Je dirai même que nous en avons le devoir.
Car celui qui ne dit jamais de conneries, celui qui fait jamais d’erreur, c’est celui qui ne fait rien et ne dit rien, qui ne s’engage à rien, qui ne s’engage dans rien.

Je m’en suis longtemps voulu de certaines erreurs que j’ai pu faire étant plus jeune. Des choses que j’ai dites, faites, conseillées, qui par la suite, avec le recul, se sont avérées néfastes pour moi et/ou pour ceux qui m’ont écoutée.
Du coup, j’ai arrêté de ‘parler’. J’ai arrêté de partager ce que je vis, ce que j’expérimente, ce que je trouve intéressant et motivant. Ou en disant « moi, je le fais, mais surtout ne le fais pas, je ne suis pas sûre que c’est bon pour toi ». Mais c’est moche ! Et totalement irrespectueux des autres. Car ce serait croire qu’il n’y a que moi qui puisse expérimenter, et les autres seraient incapables de se faire leurs propres opinions et expériences.

Alors, non, je ne suis pas parfaite. Non, je ne sais pas tout. Oui, je peux dire de grosses conneries. Oui, je peux aussi changer d’avis, ou élargir mon point de vue. Oui, je peux dire des choses vraies et intéressantes.
Et oui, chacun est libre de se faire sa propre opinion et ses propres expériences sur tout ce que je dis, et chacun est capable de penser par lui-même !

C’est aussi un appel à tous ceux qui prônent de belles valeurs, mais qui s’interdisent de les exprimer car leur vie n’est pas en parfaite adéquation avec celles-ci. L’essentiel est d’avancer sincèrement et avec courage dans ce sens, et de partager nos expériences. Pas d’être parfaits. Car si on attend d’être parfait pour parler, alors on ne parlera jamais.

So… Let’s go !

Photo d’illustration : © S. Hermann & F. Richter, Pixabay

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1 commentaire

  1. Yeah !!!

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